Période III

I M A G E S D U C E N T R E D E M O I

1 9 7 3 - 1 9 8 6

Rythmosophie, Microcosmes, Paysages intérieurs

Le Repli sur soi, 1976

Durant l'été 1972, Madeleine Novarina apprend qu’elle est atteinte d’une tumeur maligne au sein gauche. En septembre, lors de sa convalescence à Chantilly, elle dessine des structures de plus en plus complexes, aux lignes nettes et zigzagantes, et tente ensuite des compositions en couleurs.

"Je ne sais pas pourquoi je fais ça, m'avoua-t-elle. Ce sont des choses qui viennent du centre de moi." Je remarquai : "Il est évident que tu es en train de capter des mouvements psychiques, voire des transmissions nerveuses. Ta main, comme l'aiguille d'un appareil enregistreur, traduit ta sensation devant des modèles intérieurs qui s'imposent à toi." Elle donnait une figuration allégorique à des émotions, des tendances, des dispositions de l'être. Il apparaissait après coup que tel dessin exprimait "l'action d'échafauder un projet", tel autre "le passage d'un pressentiment". Madeleine Novarina ne savait pas à l'avance où la conduirait son instinct créateur. Elle fut surprise la première de constater à la fin d'un dessin que sa structure constituait un poisson dressé sur sa queue et déployant ses nageoires, prêt à faire une révérence. On l'intitula le Poisson qui fait des manières.

«Madeleine Novarina», par Sarane Alexandrian,

Éditions de l’Amateur, Paris, 1992, p. 150

Rythmosophie

Microcosmes