Présentation

Madeleine Novarina, peintre qui débuta en 1946 au Salon des Surindépendants, a fait partie du groupe surréaliste reconstitué après-guerre par André Breton, où elle compta de nombreux admirateurs, dont Victor Brauner, Hans Bellmer, Yves Tanguy et Benjamin Péret. On peut distinguer trois périodes dans son œuvre, à commencer par une période surréaliste, de 1937 à 1957, qui comprend aussi bien de grandes gouaches oniriques, comme La Faune de mes rêves ou Celle qui danse sur un volcan, que la série des « Supervisions », faites par projections d'encres.

C’est dans l’entourage du groupe surréaliste que Madeleine Novarina rencontra l'écrivain Sarane Alexandrian, qui devint son époux. Désireuse de s’exprimer sur tous les supports, elle créa des vitraux et des mosaïques. Elle fut la première femme dans l'histoire de l'art à créer les vitraux d'une église en dalles de verre avec les seize vitraux de l'église de Vieugy (Haute-Savoie), en 1956. Son évolution se poursuit ensuite avec les tableaux à l'huile de la série des « Patchworks », où elle calligraphie des figures sur un fond de formes géométriques. Elle parvient ainsi à un compromis entre abstraction et figuration. Parallèlement, elle dessine à la plume et au pinceau, notamment la série Femmes de tous les désirs.

Après une interruption due à une maladie grave, en juillet 1972, qui l’amène à renoncer aux tableaux de chevalet, sa troisième période, de 1975 à 1986, se limitera aux dessins à l'encre de la série des « Images du centre de moi », aux gouaches et aux aquarelles constituant ses Paysages intérieurs et ses Microcosmes. Cette dernière phase de sa production cerne des états du psychisme d'une manière plus méthodique, plus "constructiviste", que dans son surréalisme initial.

D’après Madeleine Novarina, Sarane Alexandrian, Les Éditions de l’Amateur, Paris, 1992